Artothèque de Puteaux / Musée de la Maison de Camille: René Pradez

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René Pradez


René Pradez, le dernier peintre de l’Ecole de Puteaux, s’est éteint le 26 mars 2013.
« René Pradez ne cherche pas la grandeur, il l’atteint en toute innocence et sans effort. Je m’assure qu’il ne la laissera pas échapper. »

Jean Paulhan de l’Académie Française
Il a consacré sa vie à la peinture. René Pradez nous a quittés à l’âge de 80 ans. Il laisse une œuvre fascinante et visionnaire composée de peintures à l’huile, de pastels, de dessins, de lithographies, de collages, de photographies et de textes. René Pradez clôt l’histoire admirable de la peinture moderne dont Puteaux fut un lieu incontournable au cours du XXe siècle.

« Si on ne comprend pas l’art à travers une finalité spirituelle, on passe à côté. La peinture ne représente pas,  elle est. »
René Pradez



Dialogue des âmes - Pastel sur papier kraft marouflé - Années 80 Collection de l'artiste

Quand on évoque René Pradez, on pense à Jacques Villon, Camille Renault et l’Ecole de Puteaux... Né en à Paris en 1933, René Pradez est issu d’une grande famille de lettrés et d’artistes. Descendant direct de William Cockerill, un des précurseurs de la Révolution industrielle, René Pradez est également le petit-fils du Docteur Joseph Fège, fondateur de la massothérapie et le fils d’une grande cantatrice. Il évolue en Belgique dans ce milieu baigné par la grande culture. Précoce, il récitait parfaitement Les Fables de La Fontaine à seulement deux ans ! Le dessin le passionne très tôt et ses premières œuvres n’ont rien du gribouillage d’enfant. Le talent est déjà bien présent ainsi que le goût et les dispositions.

Nourri d’expériences fortes, René Pradez, n’écoutant que son instinct, voit mûrir en lui une nécessité de plus en plus impérieuse, artistique. Indifférent aux valeurs de la grande bourgeoisie, en quête d’autre chose, il se tourne vers des milieux autrement engagés dans le combat de vivre : ceux de la rue, de la boxe, des mineurs et des hauts-fourneaux incandescents dans la nuit, dont il garde le souvenir dans les choix des couleurs de sa palette. René Pradez se forme au contact de toutes les différences : ramassant les cadavres de ses compagnons de guerre à la chute d’un hélicoptère, expérience qui le hantera à jamais, ou discutant des heures avec des esprits très brillants... Il se forge des outils pour sa longue marche de peintre en solitaire qui durera plus de 50 ans. S’il se détourne des valeurs des castes de son passé, il garde de ce milieu le sens de l’honneur, du travail et de la résistance, principes véhiculés par sa famille de générations en générations.

De retour en Belgique, il fréquente l’Académie des Beaux-Arts de Liège et l’Académie Supérieur des Arts plastiques à Bruxelles. Le théâtre occupe une place importante dans sa vie. Il se veut tragédien mais c’est en comique qu’il rafle tous les prix à la fin des années 50, dont le 1er Prix d’art dramatique décerné par le Conservatoire Royal de Musique de Belgique. Il pratique également trois années de sculpture monumentale et exécute de nombreux décors, notamment au Théâtre National de Belgique. Mais ses poignets trop fins l’empêchent de travailler la pierre ou le marbre. Après ses études, il parcourt les musées d’Europe et acquiert une haute culture picturale grâce à son sens aigu de l’observation. Âgé de 20 ans, sans le sou, il arrive à Paris et exerce de nombreux petits métiers : débardeur (ouvrier portuaire), veilleur de nuit… Il s’oriente vers la décoration murale et réalise d’importantes commandes pour l’Etat, notamment une fresque murale pour la piscine de Brest. Il découvre alors la Bretagne. Ses peintures se chargent des leçons de la nature. Les tableaux deviennent des baromètres de la lumière, des capteurs de nuances. L’exploration des grandes têtes commence. En 1963, il rencontre Camille Renault par l’intermédiaire de Léone Lambilliotte et ne quittera plus Puteaux...

Camille Renault et René Pradez, une amitié picturale


René Pradez s’installe à Puteaux en 1963. Entre les deux hommes se crée un lien indéfectible. Dès leur rencontre, le restaurateur lui demande son portrait. René Pradez sera le 200e peintre à le portraiturer ! Cette relation donnera naissance à plus de 60 portraits du mécène putéolien. « C’était un homme qui avait beaucoup d’esprit et un charisme impressionnant. Il était obèse mais d’une beauté saisissante. Il a beaucoup innové pour l’époque. Les gens venaient du monde entier pour le voir. », confie René Pradez lors d’une interview en 2007.


Camille Renault - Dessin à l'encre - 1967 - Collection de l'artiste

Pendant trois mois, il loge au Bateau de Pierre, la maison de Camille Renault, et le peint tous les matins. Il intègre l’Ecole de Puteaux et donne naissance à des œuvres incroyablement saisissantes. De nombreux portraits d’autres personnalités sont faits dans une énergie éclatante. Les âmes, les caractères, la beauté ou la laideur sont recréées, réinterprétées. La main est sûre, le geste généreux mais aussi précis que celui d’un chirurgien.


Camille Renault - Peinture à l'huile sur toile - Années 1960 - Collection de l'artiste


Camille Renault - Peinture à l'huile sur toile - Années 1960 - Collection de l'artiste


Camille Renault - Peinture à l'huile sur toile - 1965 - Collection de l'artiste


Une œuvre unique

Influencé par Jacques Villon et Alberto Giacometti, possédé par les mêmes questionnements sur l’Homme, René Pradez voue un respect sans borne à Piero Della Francesca (un des créateurs de la Renaissance), son premier choc pictural. Ses œuvres témoignent de ses multiples influences. René Pradez s’est lancé dans une quête, celle de la perfection. Il se voyait comme un artisan de l’art. Comme tous les grands artistes, il avait un rapport au temps très particulier. Il renouait avec les grands peintres classiques dans la façon de vivre sa peinture : il respectait le propre rythme de la peinture, il créait ses pigments, mélangeait ses couleurs pour donner à ses matières le lissé des plages bretonnes... Il forgeait des heures ses outils au mortier. René Pradez n’aimait que les matières minéralisées. Il a travaillé sans relâche par tous les temps. Dans son atelier, ni chauffage, ni luminaire. Il travaillait uniquement à la lumière naturelle. Il rendait au temps son rôle immuable et laissait vivre sa peinture. Jamais de plainte, à la place une décence, une infinie patience et une insatisfaction créatrice : «Je suis sur le fil du rasoir. Proximité de source où il est impossible d’y boire», disait-il.


Sans titre - Peinture à l'huile sur toile - 1988 - Collection de l'artiste

Il utilisait le pastel comme aucun autre peintre ! Il avait saisi le mélange des lumières, cette même lumière qui semble émaner de ses toiles. Certaines peintures ont nécessité plus de sept ans de travail ! Un fil rouge tout au long de sa vie se dessine dans le déploiement de cette œuvre : son interrogation sur l’Homme, sur la tête, le regard, le visage, avec les moyens propres de la peinture. De périodes en périodes, l’exploitation revient en assaut, et comme un diamant que l’on sort de sa gangue, que l’on polit facette par facette, quelque chose du mystère des homme ou de l’Etre est picturalement, plastiquement posé de façon souveraine. Passionné de jazz, René Pradez se servait de ces rythmes pour créer sa peinture : armé de l’oreille absolue et d’une connaissance parfaite de la musique, l’artiste en a capturé le rythme pour le transformer en couleurs et en formes.


Long cou - Peinture à l'huile sur bois - Années 60 - Collection de l'artiste

René Pradez a occupé le poste de directeur du Palais de la culture de Puteaux mais troquera sa place pour un poste de professeur de peinture afin de s’adonner totalement à son art. Qu’il fasse chaud ou froid, qu’il soit malade ou bien portant, quoi qu’il se passe, René Pradez se rendait tous les jours dans son atelier pour peindre. Tel un moine, tout en se montrant capable d’épouser la démesure et le gargantuesque avec un appétit énorme de vivre, il refusait tous compromis, jusqu’à rejeter le milieu artistique mercantile. La conception de la peinture de René Pradez est au-delà de lui et de l’art. C’est une matière incarnée de l’esprit. Il suivait une quête, une transcendance porteuse de spiritualité. Ce chevalier des Arts et des Lettres était à contre-courant de tout. « La peinture ne représente pas, elle est », telle était sa définition.


Figure et structures - Peinture à l'huile sur toile - Années 2000 - Collection de l'artiste

Atteint de la maladie de Parkinson, René Pradez conservait une main ferme quand il peignait. Artiste authentique, grand humaniste et homme de foi, ce dernier représentant de l’Ecole de Puteaux témoigne par son œuvre et sa vie de ce qui fait espérer en l’Homme une grandeur. Son esprit et son art sont à jamais gravés sur les centaines de toile qu’il a fait naître, destinées pour lui au monde, patrimoine de l’Humanité.

Pour voir plus de toiles de René Pradez : http://renepradez.com/

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