Artothèque de Puteaux / Musée de la Maison de Camille: Entretien avec René Pradez

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Entretien avec René Pradez dans son atelier (en 2007)


À l’occasion de l’exposition d’art abstrait sur l’Ecole de Paris et l’Ecole de Puteaux en 2007 dans les salons d’honneur de l’Hôtel de Ville, René Pradez nous a reçu dans son atelier pour nous plonger dans cet autre temps dédié à l’art.

Puteaux.fr : Racontez-nous votre parcours :

René Pradez :
J’ai 75 ans et depuis 50 ans, je peins. Au début je peignais par plaisir puis je me suis progressivement engagé dans la peinture. Pour se consacrer à l’art, il faut connaître les circonstances qui vous conduiront à se poser les questions fondamentales de l’art : qu’est-ce que je fais ici ? Quel rapport ai-je avec le monde ? J’ai été confronté à des situations extrêmes. Je pense à l’armée où j’étais sous-lieutenant parachutiste. Pendant cette période, je me suis retrouvé dans cette situation qui oblige à vous poser la question du sens et de l’être. Alors, je me suis consacré totalement dans la peinture. Pendant 35 ans, j’ai occupé le poste de professeur de peinture au centre culturel de Puteaux. Ce qui me laissait mes après-midi pour peindre. Mais, le prix est très cher à payer, l’art se conquiert de haute lutte.

Comment avez-vous connu Camille Renault ?

Je suis venu m’installer à Puteaux vers 1963 et nous nous sommes rencontrés, tout simplement. Nous étions en pleine trente glorieuses, les gens se parlaient… C’était un autre temps. Camille Renault n’était plus en activité, mais il restait un grand collectionneur. C’était un homme qui avait beaucoup d’esprit et un charisme impressionnant. Il était obèse mais d’une beauté saisissante. Il a beaucoup innové pour l’époque. Les gens venaient du monde entier pour le voir. Trotski est même venu dans son restaurant. Dès que je l’ai rencontré, il m’a tout de suite « adoubé ». Il m’a demandé son portrait. Camille Renault habitait Le bateau de pierre, une réplique en ciment du paquebot Queen Elisabeth. Il en a fait un hôtel de luxe. Je suis venu m’installer à Beauvais dans l’Eure. Tous les matins pendant trois mois, je le peignais. Tous les jours à 11h30, il me préparait à manger. La peinture nous reliait. Camille Renault a accumulé 20 000 toiles.

Quel était le rôle de Camille Renault au sein de l’Ecole de Puteaux ?

L’école de Puteaux a été crée par Jacques Villon. Camille Renault aidait les peintres financièrement. Il a proposé à Villon de venir manger tous les jours chez lui, midi et soir. Il peignait tranquillement sans aucun problème et de temps en temps, il lui donnait une toile. Les autres peintres de l’école de Puteaux faisaient de même.

Cette complicité a-t-elle influencé les artistes ?

Camille Renault a eu certainement une influence. Il a permis aux peintres de pouvoir créer sans être inquiétés par des problèmes autres que la peinture. Il y avait une animation autour de son restaurant et autour de lui s’est créé la section d’or qui vient du dissident du cubisme. Des gens comme Gleize, Metzinger, Marcoussis en faisaient partie.

Pourquoi les peintres comme Kupka, par exemple, ont-ils décidé de quitter Paris, foyer artistique, pour Puteaux ? Que sont-ils venus chercher ?


Pour ma part, je cherchais un local car je faisais pas mal de décoration théâtrale. À Puteaux, on trouvait des locaux moins chers qu’à Paris. C’étaient des raisons concrètes, mais dont le sens historique se découvre progressivement. Villon était installé à Puteaux dans sa maison. D’autres peintres ont rejoint la ville et le groupe de Puteaux s’est naturellement formé autour de Villon.

Comment expliquez-vous le succès de l’Ecole de Puteaux, alors qu’un courant similaire existait déjà à Paris ?

Le succès de l’Ecole de Puteaux vient de l’aura de Camille Renault et de Jacques Villon qui sont resté 40 ans à Puteaux.

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